TRANSHUMANCE

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TRANSHUMANCE

TRANSHUMANCE

Les mouvements pastoraux en montagne ont pour but de profiter au mieux de l’étagement des pâturages en altitude. L’estivage, ou inalpage, des montagnes d’Europe est un déplacement intramontagnard entre des étables d’hiver situées dans les vallées et les alpages. Le semi-nomadisme montagnard oriental (Turquie, Iran, Caucase) entraîne tout le groupe humain à la suite du troupeau. La transhumance véritable est un mouvement menant les troupeaux d’un pâturage d’été à un pâturage d’hiver et vice versa. La transhumance normale, qui intéresse les troupeaux de plaine, associe un alpage d’été et un pâturage d’hiver en plaine. La transhumance inverse, au contraire, met en mouvement les troupeaux des villages montagnards vers les plaines périphériques pendant l’hiver.

L’ampleur des mouvements de transhumance traditionnels en avait fait une véritable institution, reconnue et favorisée par les pouvoirs publics. Les règles de passage sur les territoires cultivés étaient soigneusement codifiées, les chemins bien tracés et respectés par les sédentaires (drailles conduisant vers le Massif central). En Espagne, l’association des grands éleveurs, la Mesta, fut un groupe de pression très puissant qui défendait âprement ses privilèges et ses zones de parcours.

Un troupeau transhumant pouvait rassembler jusqu’à 15 000 moutons, menés par une trentaine de bergers accompagnés de 100 à 150 bêtes de somme. Son passage était un événement dans les campagnes, à la montée comme à la descente. Cependant, la transhumance aboutissait souvent à une mise en coupe réglée de la montagne. Des conflits constants opposaient les bergers aux communautés rurales montagnardes pourvoyeuses de pâturages: querelles à propos de la surcharge des alpages entraînant un danger de surpâturage, conflits violents avec les forestiers accusant les bergers d’incendies volontaires pour accroître la surface des pacages.

La transhumance est désormais freinée par deux difficultés: nécessité de recourir de plus en plus aux transports ferroviaire et routier pour les déplacements, ce qui augmente les frais; raréfaction des terrains de parcours d’hiver dans les plaines, où la mise en valeur proprement agricole s’est améliorée.

transhumance [ trɑ̃zymɑ̃s ] n. f.
• 1818; transhumation 1804; de transhumer
Migration périodique du bétail de la plaine, qui change de pacage en été et s'établit en montagne ( estivage). Chemin de transhumance. 2. draille.

transhumance nom féminin (de transhumer) Déplacement saisonnier d'un troupeau en vue de rejoindre une zone où il pourra se nourrir, ou déplacement du même troupeau vers le lieu d'où il était parti. Déplacement des ruches d'un lieu à l'autre pour suivre la floraison.

transhumance
n. f. Action de transhumer.

⇒TRANSHUMANCE, subst. fém.
A. — ÉLEV. Système d'élevage fondé sur le déplacement de troupeaux de régions vers d'autres dont les périodes de végétation sont décalées en fonction des saisons ou en raison de climats différents; déplacement de troupeaux dans ces conditions; plus particulièrement, déplacement saisonnier, sous la conduite de bergers, de troupeaux (moutons, notamment) appartenant à des éleveurs de plaine vers les pâturages de montagne en été (transhumance directe, estivale, normale) ou de troupeaux appartenant à des éleveurs de montagne vers les pâturages de plaine en hiver (transhumance hivernale, inverse). Le contraste entre les plaines desséchées en été et les montagnes enneigées en hiver a fait du monde méditerranéen le domaine de prédilection de la transhumance (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p. 119).
P. méton. Troupeau transhumant. Mathieu rêvait depuis toujours de suivre une transhumance. Il est parti de la ferme pour rejoindre des bergers au hameau de La Garde, et accompagner avec eux les troupeaux dans la montagne (Le Figaro Magazine, 8 juin 1984, p. 112, col. 1).
B. — P. anal., APIC. Mode d'exploitation consistant à déplacer des ruches d'un lieu de floraison à un autre. Il leur faut [aux apiculteurs] bien souvent faire de la transhumance et partir avec leurs ruches dans des endroits où il y a beaucoup de fleurs, de façon à pouvoir récolter (La Vie du Rail, 30 oct. 1986, p. 32, col. 3).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1818 (MARGUERY, Nouv. dict. de la lang. fr. ds QUEM. DDL t. 21). Dér. de transhumer; suff. -ance. Fréq. abs. littér.:10. Bbg. ANDERER 1981, t. 2, pp. 443-444. — FRANÇOIS (A.). La Désinence ance ds le vocab. fr. Genève-Lille, 1950, p. 75.

transhumance [tʀɑ̃zymɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1818, in D. D. L.; de transhumer.
Migration périodique du bétail de la plaine, qui change de pacage ( Remue) en été et s'établit en montagne. || Les bergers conduisent leurs moutons à l'époque de la transhumance.
0 Quand Arnaviel a bien compris les intentions de l'air, pesé le nuage à son poids, jugé de l'eau et tracé dans sa tête ses quatre grandes directions de transhumance, il saisit, dans le fil du vent, l'odeur du premier pâturage à point et, en marchant contre la brise, il commence à se déplacer sur le plateau.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 27.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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